Il existe un grand nombre de pratiques astrologiques différentes, même si certaines constantes se dégagent.
L'astrologie est l'étude des relations entre la vie terrestres et les phénomènes célestes en général. Plus précisément elle repose sur quatre cycles principaux et leurs applications analogiques :
À partir de ces cycles ont été définies diverses techniques dont l'essentiel réside dans des calculs astronomiques particuliers :
À quelques variantes près, les points évoqués ci-dessus se retrouvent dans toutes les pratiques astrologiques, quelle qu'en soit la mythologie d'origine (mythologie grecque, égyptienne, romaine, arabe, amérindienne, chinoise, etc...).
L'astrologie recouvre au début du XXIe siècle des pratiques et des approches très différentes, au point qu'il est plus juste de parler d'astrologies au pluriel.
Il existe de nombreuses écoles : astrologie psychologique, astrologie conditionaliste, astrologie karmique, astrologie humaniste, etc...
Ces pratiques astrologiques diffèrent à la fois par leurs symboliques, par les techniques utilisées, et selon les objets ou domaines auxquels elles sont appliquées, que ce soit par exemple en psychologie, ou comme technique de prévision, en politique, en bourse, en médecine ou encore à la marche du monde (Astrologie mondiale). La symbolique des astres et de leurs mouvements est très souple, pouvant changer suivant le contexte et l'école de l'astrologue. Chaque objet a des symboliques propres et parfois des techniques particulières.
Parmi les astrologies les plus en vogue actuellement en occident on trouve en première place l'astrologie occidentale héritée du « Traitait d'astrologie » de Ptolémée (IIe siècle après J.-C.), fondée sur le calendrier solaire. Vient ensuite l'astrologie chinoise, fondée sur le calendrier chinois. Cette dernière s'est répandue en Europe occidentale vers la fin des années 1970.
Si sa pratique de base reste l'établissement d'une carte du ciel, l'astrologie occidentale est en constante évolution, ce qui induit un certain nombre de divergences entre astrologues. Ces divergences existaient dès l'époque traditionnelle, portant entre autres sur les différentes méthodes pour le calcul des positions des maisons, et renvoyant surtout à différentes écoles d'interprétation.
Au XXe siècle, l'astrologie connaît un regain d'intérêt avec une approche nouvelle. Des ingénieurs, psychologues et statisticiens abordent cette discipline à l'aide des outils statistiques.
Aujourd'hui, on peut diviser l'astrologie occidentale en trois branches :
Ces pratiques sont aujourd'hui toutes sujettes à critiques et à controverses. Malgré l'apparence scientifique que pourraient donner l'usage affiché de calculs compliqués, la précision des dates de naissance (heure, géographie...) et le recours quasi-systématique à l'ordinateur, l'astrologie est considérée comme une pseudo-science (ou superstition) par la communauté scientifique.
L'astrologie est depuis longtemps un sujet de controverse et de critiques de type philosophique, théologique, scientifique ou encore épistémologique. Essentiellement développés autour de l'astrologie occidentale, les éléments des débats se sont peu à peu généralisés à l'ensemble des pratiques astrologiques.
Se référant au principe fondamental qu'il n'y a pas d'effet sans cause, la science relève deux objections majeures quant à la réalité des phénomènes mis en jeu :
La recherche systématique des effets a conduit aux travaux dans le domaine de l'astrologie statistique. Quant à l'absence de cause, rédhibitoire pour un scientifique, elle n'est généralement pas reçue comme un argument pertinent par le monde astrologique, dont la vision du monde se fonde sur l'analogie plus que sur les causes efficientes.
Une autre critique de l'astrologie tient dans les modifications que certains astrologues introduisirent dans leurs méthodes pour prendre en compte les planètes du système solaire au fur et à mesure de leurs découvertes. Par exemple Pluton n'est associée au signe du Scorpion que très récemment puisqu'elle n'a été découverte qu'en 1930. Paradoxalement Pluton n'est plus considérée comme une planète depuis 2006 et sa masse est inférieure à celle de la planète naine Éris.
De nombreux protocoles d'expérimentation ont été utilisés par les astrologues depuis les années 1970, et de nombreux chercheurs du début du siècle se sont attelés à une étude statistique de l'astrologie. Les expérimentations menées dans ce domaine sont cependant limitées par le manque d'une définition précise de l'effet recherché, et les difficultés de sa caractérisation éventuelle.
La motivation de la lutte contre l'obscurantisme n'est pas en soi un argument contre l'astrologie. Elle peut néanmoins sous-tendre un discours réellement argumenté. La confusion entre les dimensions idéologiques et argumentatives génère un débat souvent stérile, difficilement analysable.
Un manifeste contre l'astrologie a été publié en 1975 par un certain nombre de scientifiques (186 signataires). En plus de faits critiques non démontrés, ce manifeste insiste sur des affirmations polémiques, notamment lorsqu'elles décrivent l'astrologie comme une « superstition reposant sur la crédulité des gens ». Cette dévalorisation est souvent considérée par les partisans de l'astrologie comme un rejet pure et simple de leur pratique sans examen ni fondement.
Paul Feyerabend, philosophe des sciences qui s'est particulièrement intéressé aux théories physiques, remarque dans ce manifeste un ton « religieux », une ignorance et des méthodes autoritaires qu'il met en parallèle – mais en négatif – avec le « Malleus Maleficarum », qui n'est autre que le « manuel de lutte contre la sorcellerie » de l'Église catholique publié en 1484. Dans ce manuel, dit-il, l'explication de la sorcellerie est pluraliste, incluant même de possibles étiologies matérialistes (bien que l'explication démonologique ait prévalu habituellement). Feyerabend opine : « Les auteurs du Malleus Maleficarum connaissent le sujet, connaissent leurs opposants, ils donnent une description correcte des positions de leurs opposants, ils présentent une argumentation contre ces positions et utilisent les meilleures connaissances du temps dans leurs arguments ». Feyerabend accuse le manifeste des 186 scientifiques contre l'astrologie de ne pas présenter ces qualités, et de ressembler de façon littérale à la bulle du Pape Innocent VIII présentée en introduction du manuel de 1484. Autrement dit, le manifeste ne fait que dénoncer, sans apporter de critiques efficientes fondées sur des connaissances sérieuses de l'astrologie et de ses fondements.
Au Professeur Bok qui affirme « clairement et sans équivoque » que la science moderne n'apporte aucun soutien, plutôt un « soutien négatif », aux principes de l'astrologie, Feyerabend oppose des « concepts modernes de l'astronomie et de la physique de l'espace » : les plasmas planétaires, baignant dans une atmosphère solaire qui s'étend bien au-delà de la terre, interagissent entre eux et avec le soleil de telle manière que l'activité solaire peut être prédite en regardant les positions des planètes. L'astronome Percy Seymour développera cette hypothèse plus avant dans les années 1990-2000.
Feyerabend ajoute que la science est à même d'évaluer combien l'influence de l'activité solaire est précise, notamment dans son action sur le potentiel électrique des arbres ; qu'il est plausible que cette activité influe sur le comportement des molécules d'eau ; que la biologie présente des exemples de sensibilité extrêmement fine aux variations de l'environnement. Ces arguments n'ont pas pour but premier de prouver l'astrologie, mais de réfuter les prétentions des 186 scientifiques à une connaissance suffisante de la science pour conclure à l'implausibilité de l'astrologie.
Concernant l'argument des origines magiques de l'astrologie, Feyerabend réplique que cette méthode de réfutation est non seulement trop englobante, puisqu'elle mènerait à exclure bien plus que l'astrologie, mais qu'elle repose sur des postulats de l'anthropologie maintenant antédiluviens. Enfin, au sujet de la qualification par le manifeste de 1975 d'un « déterminisme simpliste et rassurant de l'astrologie », Feyerabend renvoie les 186 scientifiques aux méthodes d'évaluation psychologiques (tests, questionnaires et autres) couramment utilisées en clinique, qui elles aussi « jouent sur la tendance humaine a emprunter les chemins les plus faciles » et se substituent à une « pensée honnête et soutenue ». L'idée que les astres inclinent mais ne déterminent point est considérée comme un rempart contre la réfutation pour les 186 scientifiques, tandis que Feyerabend compare cette idée à d'autres approches partiellement déterministes (ou conditionnantes) dont notamment la génétique, ce qui fait dire à Feyerabend que l'astrologie n'est pas la seule à proposer un déterminisme non univoque.
En claire, l'impossibilité épistémologique de démontrer l'inexistence d'une chose illustre partiellement la difficulté intrinsèque du débat : Il est en effet impossible de rejeter « à priori » la possible existence d'une influence des astres, ni d'un conditionnement qu'ils opèreraient, si l'on considère que « absence de preuve n'est pas preuve de l'absence ».
En parallèle à l'astrologie traditionnelle ou traditionaliste, il existe d'autres courants de pensée.
Celui des astro-psychologues, qui développent une astrologie basée sur les théories de la Psychologie et la Psychanalyse.
Ce courant rejette la démarche scientifique appliquée à l'astrologie, et en récuse le bien-fondé.
Carl Gustav Jung défend les concepts de symbolisme, de synchronicité et d'archétype, et craint que « l'influence niveleuse des grands nombres, ne puisse prouver quelque chose par la méthode statistique dans le domaine de l'astrologie ».
Dane Rudhyar, promoteur d'une astrologie humaniste, déclare que « l'astrologie n'a pas pour objet principal et immédiat de prédire des événements sous forme de probabilités statistiques, mais d'enseigner [.] l'ordre et la "forme" qui font le sens de l'existence individuelle et des luttes jalonnant le chemin de la réalisation de soi ».
Le corpus astrologique devrait ainsi être considéré comme une "modélisation" empirique, établie génération après génération, de la relation de l'être humain avec l'Univers. L'astrologie placerait l'être humain au centre de son questionnement, et ainsi donc, quand elle se centre sur la Terre et non sur le Soleil, même à l'heure où l'on sait que la terre n'est pas le centre du système solaire, elle ne fait que poursuivre sa propre "logique" ou étayer la cohérence de son "logos".
C'est pourquoi, dans le cadre de ce courant de pensée, on peut affirmer que l'être humain sur la Terre reste le postulat de base de la "science" astrologique, qui reste fondamentalement géocentrique (et non héliocentrique). Du moins tant que l'être humain continuera à n'habiter que sur Terre. On peut alors résoudre le problème du décalage du référent de l'astrologie (le Zodiaque tropique) avec la réalité physique qui a fait dire aux astronomes que l'astrologie n'a rien de "scientifique"; car ces derniers ne se réfèreraient qu'à "leur" cohérence, et non à celle de l'astrologie qu'ils méconnaissent le plus souvent.
Pour certains astrologues, ce décalage ferait sens (sauf pour l'école sidéraliste, qui ne se fie qu'aux constellations), et serait même fondamental. Car c'est sur ce décalage, dû à la précession des équinoxes, que se fonde leur théorie des âges ou ères astrologiques, dont la fameuse Ère du Verseau à venir.
Selon Laurence Larzul, c'est dans une nouvelle mouvance d'esprit, née des Rencontres d'Eranos, (lieu de rencontre de Jung et d'autres personnes dont l'influence a été majeure sur la pensée scientifique du XXe siècle, avec notamment "le père" de l'histoire des religions : Mircea Eliade), ainsi que Wolfang Pauli, l'un des pères de la théorie quantique, que s'inscrirait l'astrologie contemporaine.
En conformité avec son école, qui affirme tenir davantage à la connaissance de soi qu'à la prédiction, Laurence Larzul est en effet revenue à une considération plus "chamanique" du rôle de l'astrologue. Ceci jusqu'à voir en l'astrologie une forme de "chamanisme évolué", puisque cette connaissance serait fondée sur l'observation des corrélations entre la nature terrestre et les phénomènes cosmiques.
Se heurtant à la controverse, tant face à la science qu'à la religion, elle affirme que la résurgence de la conscience chamanique fait un pont permettant de sortir de l'impasse des sempiternelles querelles occidentales liées à son héritage judeo-chrétien, et permettrait de mieux comprendre le rôle de l'astrologue et de l'astrologie dans la société.
Selon ses dires, la libération de l'"ethnocentrisme" occidental qui aurait opposé science et religion dans un débat et un rapport de force où l'astrologie a trop longtemps joué le rôle de bouc émissaire permettrait de reconsidérer le rôle de l'astrologue.
Elle rappelle qu'à son origine, l'astrologue était "prêtre", faisant le pont entre le ciel et la terre, tout comme le chaman qui aurait pour charge traditionnelle de protéger son environnement des forces naturelles.
Cette nouvelle vision des choses, propre au XXIe siècle, émergerait notamment du fait de l'ouverture à l'Est et de la chute du mur de Berlin.
Notons que depuis 1999 le chamanisme est reconnu comme religion officielle en Bouriatie, où les chamanes officient à l'égal des lamas tibétains. Ainsi, on parle à présent avec davantage de respect des "peuples premiers" perpétuant une tradition chamanique. Le Monde Diplomatique en a fait état à plusieurs reprises dans ses colonnes. Cf un article paru en 2012 Héritage chamanique au Festival de l'imaginaire , et un autre en 2013 Le chamanisme, nouvel « opium du peuple » ?.
Ce renouveau chamanique favoriserait un "ressourcement" de la pensée européenne. À l'heure où la psychanalyse s'ouvrirait au chamanisme, l'astrologie régénèrerait ses sources, au-delà du bassin méditerranéen.
La résurgence de l'astrologie au XXe siècle doit sans aucun doute beaucoup à la laïcité, qui la protège des divers anathèmes jetés sur elle, tant par la religion que par la science.
Toujours selon Laurence Larzul, la (frêle) conscience écologique qui émerge à notre époque inviterait à reconsidérer sous un autre angle ce que la science verrait depuis longtemps d'un œil sarcastique, à la suite des Lumières. Car ce que la science aurait longtemps considéré comme primitif et synonyme d'archaïque, au sens péjoratif des termes, apparaîtrait aujourd'hui sous un jour plus novateur comme source d'enseignement pour notre époque.
Elle affirme donc que les connexions de l'astrologie avec le chamanisme pourraient expliquer pourquoi elle a toujours conservé son "assise" populaire, en accord avec un supposé inconscient collectif qui reconnaitrait, intuitivement et maladroitement, la valeur et le bien fondé de sa pratique ancestrale, et ce malgré les oppositions.
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