L'histoire des origines de l'astrologie à nos jours apporte quelques éclairages sur les détournements successifs dont à été l'objet l'astrologie, au point d'aboutir à une scission et à son déni dans l'histoire de l'astronomie contemporaine. Ce qui n'est pas sans poser problème dans la continuité de la recherche, comparativement aux autres sciences qui se sont érigées dans le prolongement historique des premières découvertes faites depuis des millénaires.
Le comble du déni est atteint quand l'enseignement officiel de l'Éducation Nationale attribue la découverte de la sphéricité de la terre à Galilée, au seul motif qu'au XVIIe siècle il affirma – avant de se rétracter pour échapper au bûcher – qu'elle n'était ni plate ni le centre de l'univers comme le prétendait l'église de Rome. C'est oublier Eratosthène, astrologue et géographe qui travaillait à la célèbre bibliothèque d'Alexandrie. Au IIIe siècle avant J.-C. (près de 2 000 ans avant Galilée...) il rapporte une expérience intéressante : il savait qu'à Syène (Assouan aujourd'hui) au solstice d'été, le Soleil se trouvait exactement à la verticale du lieu à midi, puisque ses rayons tombaient au fond des puits les plus profonds. Alors, pour comparer, au même moment, il mesura à Alexandrie l'ombre d'un obélisque et calcula que les rayons du Soleil tombaient à un angle de 7° par rapport à la verticale. Supposant que la Terre est sphérique, donc de 360°, la distance d'Alexandrie à Syène serait égale à 7 / 360e de la circonférence de la Terre. La distance entre Alexandrie et Syène étant de 5 000 stades (~815 km), il put ainsi évaluer sa circonférence avec une assez bonne précision : 42 000 km soit un écart inférieur à 5% (4,7% exactement), la valeur réelle étant de 40 000 km.
Galilée et Copernic en avaient connaissance ; ils n'ont fait que valider les découvertes des hommes de science de l'antiquité. On note ici le problème évoqué plus haut lié à la scission entre l'astronomie moderne et ses origines « astrologiques »
Deux phrases revenaient régulièrement dans l'enseignement de Jacques Lacan :
Dans le même temps, Pierre Delebarre avançait dans ses recherches sur les origines des langues indo-européennes. Les résultats de ses découvertes furent publiés peut après (en 1 979) sous un titre surprenant : « L'astrologie du verbe, ou l'alphabet cosmique ». Le livre a été réédité en 2 001 par les éditions Unithéque, dans la collection « Hommes et Groupes » (introuvable aujourd'hui, sauf d'occasion chez les vendeurs spécialisés sur internet). Pierre Delebarre apporte un éclairage qui fait écho au discours de Jacques Lacan :
En effet, l'étude de la linguistique, et en particulier son anthropologie, met en évidence des similitudes étonnantes entre la structure du langage et celle de l'astrologie. De l'Égypte à l'Inde, en passant par la Mésopotamie, les tablettes d'argile remontant à plus de 4 500 ans exhumées lors des fouilles archéologique ne laissent aucun doute sur ce point.
Il n'est plus utile aujourd'hui d'expliquer que le langage – celui que nous parlons au quotidien – n'est autre qu'une représentation symbolique des perceptions du réel que la mémoire du parlant à stockés dans son imaginaire. Ainsi, le verbe ne rend pas compte du réel, mais de l'imaginaire. D'aucun l'ignore, et pourtant tout le monde continue à affirmer le contraire, cherchant un improbable réel derrière les mots prononcés ou écrits.
Les origines du langage remonte sans doute bien avant les premières traces écrites vieilles de 6 à 8 000 ans retrouvées ici et là. Parmi ces vestiges d'écritures, parfaitement conservées sur les tablettes d'argile, bon nombre relatent des observations astronomiques. Cela démontre que cette science est sans doute l'une des plus anciennes, et qu'elle était déjà présente au moment de l'apparition du langage écrit. L'hypothèse posée par la recherche sur les origines du langage est que l'écrit serait nait de la nécessité de reproduire les observations faites dans le ciel en les fixant sur un support inaltérable, en vue de s'y reporter au fil du temps et les comparer aux observations futures. Les premières cartes du ciel ont ainsi été dessinées, gravée dans la glaise, séchée à l'air libre au soleil, puis passée au feu. On note ici au passage les prémices du symbolisme des quatre éléments présent depuis l'origine : l'Aire, l'Eau, la Terre, et le Feu. Les premiers écrits se sont structurés à partir de ces quatre éléments.
L'exemple le plus frappant est celui des sept jours de la semaine, correspondant aux sept planètes nommées par les astrologues à l'origine des civilisations indo-européennes :
Voilà qui ne laisse pas l'ombre d'un doute sur l'origine des mythes fondateurs de l'humanité, à commencer par la Bible qui décrit la création du monde en sept jours : les textes fondateurs se sont inspiré des observations du cosmos.
Parmi les éclairages que la psychanalyse apporte à l'astrologie, il faut citer André Barbault dans un ouvrage que cet astrologue un peu particulier a consacré à ce sujet : De la psychanalyse à l'astrologie (Édition Seuil, 1984). Certes, j'aurais trouvé plus judicieux si les mots avaient été inversé dans le titre : De l'astrologie à la psychanalyse, puisque cette dernière a vu le jour plusieurs millénaires après la première.
Bien entendu, n'oublions pas que Carle Gustave Jung, le psychanalyste zurichois contemporain de Freud, a consacré une grande partie de sa vie à étudier les mythologies, et en particulier l'astrologie dont il a dit que la théorie freudienne s'en était inspiré... inconsciemment !
Pour conclure sur la position de la psychanalyse à propos de l'astrologie, disons qu'en désignant les astres qu'il voyait dans le ciel, l'Homme leur a donné des valeurs symboliques en lien avec sa vie intérieure et ses émotions. Ainsi, aujourd'hui comme aux premiers jours, avant de se lire dans le ciel et les astres, l'astrologie est inscrite depuis des millénaires dans la tête des gens, le plus souvent à leur insu, surtout pour celles et ceux qui la dénient...